2006
À l’intérieur/Inside (Beijing)
Third Beijing International New Media Arts Exhibition and Symposium, Millenium Museum, Beijing
Du 21 juillet au 31 juillet 2006
Commissaire
À l’intérieur constitue un des volets de l’événement Code: Blue – Confluence of Currents The MILLENNIUM DIALOGUE 2006 qui comporte plusieurs expositions, projections, échanges académiques et conférences. La programmation du 3rd Beijing International New Media Arts Exhibition and Symposium, a été élaborée avec la collaboration de nombreux artistes de renommée internationale, des conservateurs et conférenciers émérites.
DATA
2003-2006
Installation
DATA consiste en un ensemble d’œuvres multimédias incorporant des images obtenues à l’aide d’instruments scientifiques hautement spécialisés, soit les microscopes électroniques à balayage et à forces atomiques. L’utilisation de telles technologies permet d’explorer la matière dans ce qu’elle a de plus fondamental, d’être témoin de l’assemblage moléculaire dans ses composantes chimiques, magnétiques et géométriques. À cette échelle, l’obtention d’images se fait par le moyen d’outils de visualisation, par transfert d'énergie, au-delà de méthodes optiques. Les images résultant de ces processus font naître la curiosité et la fascination tout autant qu’un questionnement sur le pouvoir de représentation de l’invisible. Le projet DATA est adapté à chaque lieu d’exposition afin de favoriser une attitude d’observation et provoquer la réflexion face à de telles images, le niveau de réalité qu’elles présentent et les techniques qui permettent de les concevoir. Ce projet fait partie d’une recherche plus vaste sur l’invisible et l’inaudible, sur les niveaux de réalité qui échappent à la perception immédiate. L’accès aux technologies et l’acquisition des documents ont été possibles grâce à une résidence au Nanolab du Département de chimie de l’Université McGill, avec la collaboration de Vicki Meli et du Dr Bruce Lennox. Ce projet a bénéficié de l’appui de la fondation Daniel Langlois pour l’art, la science et la technologie.
Digitale
2003-2004
Installation interactive
Digitale est une installation interactive comprenant une projection au mur et un banc sur lequel est déposé un vieil appareil photo. Un écran tactile, intégré au meuble, montre une image vidéo captée par cet appareil en continu. Lorsqu’un visiteur touche cet écran, des cercles concentriques se superposent à l’image et la font onduler comme si elle était une réflexion dans l’eau, lui procurant une matérialité nouvelle. Le caractère fluide de l’eau s’accorde avec la nature changeante de l’image vidéo et met en évidence sa mobilité. Par ailleurs, quand un participant appuie sur le déclencheur de l’appareil, il produit une image fixe en noir et blanc qui est projetée sur le mur. Cette photographie s’estompe graduellement faisant place à une représentation de plus en plus abstraite. Ce processus d’effacement amène à réfléchir à la fragilité de la mémoire évoquée par l’image photographique.
Le participant peut s’intégrer à ces images en tournant l’appareil photo vers lui-même, assister alors aux transformations de sa propre image et se sentir personnellement concerné par l’action de ses dispositifs sur la représentation. Digitale invite ainsi à examiner les technologies de capture et de traitement du réel (photographique et vidéo, analogue et numérique) et à considérer leur aptitude à redéfinir le monde.
Remerciements
L'artiste tient à remercier Mathieu Bouchard pour sa collaboration.
habitgram
2004
Installation interactive
Donnant lieu à un environnement immersif et à des performances qui varient selon l’engagement des spectateurs, habitgram propose une mise en abyme de l’espace d'exposition. habitgram est un vêtement de surveillance que tous les visiteurs sont invités à enfiler à tour de rôle. À l'intérieur de celui-ci sont camouflées plusieurs caméras miniatures qui captent l'univers immédiat. Les images acquises par ces caméras résultent en plusieurs projections en temps réel sur les murs de la galerie. L'espace immédiat ainsi démultiplié offre simultanément différents points de vue sur le lieu, tous changeants en accord avec les déplacements du vêtement. Ainsi enveloppé par des images mouvantes et décalées, le participant ressent une sorte de désorientation et fait parfois l’expérience du vertige.
Tandis que le porteur de l’habitgram assume un rôle de performeur et de producteur d’images, les visiteurs dans le même espace sont intégrés dans ces images et participent eux aussi à l’installation. En s’habillant de l'habitgram, les spectateurs sont amenés à « revêtir» le lieu où ils se trouvent, à l’investir et à le redéfinir tandis que les visiteurs qui figurent dans ces vidéos deviennent acteurs et s’approprient l’espace à leur tour. Ils prennent conscience de leur présence dans ce lieu d’une manière active.
Wave_scan
2005
Installation interactive
L’œuvre wave_scan est composée d’un capteur de fréquences extrêmement basses et d’une antenne, ainsi que d’une projection d’images d’eau prélevées à partir d’une base de données vidéo. Ces images ont été filmées dans différents pays au cours des quinze dernières années.
Le capteur de fréquences extrêmement basses est au cœur de l’œuvre. Fait intéressant, les champs électriques et magnétiques détectés par ce type d’appareil sont également examinés dans la recherche sur les fantômes et les phénomènes inexplicables. Les signes d’activité paranormale que certaines personnes perçoivent seraient plutôt des champs de fréquences extrêmement basses.
Une vieille antenne de téléviseur est reliée au capteur de fréquences extrêmement basses et transmet des données à un ordinateur. Toute détection de fluctuations de fréquences à proximité de l’antenne entraîne une manipulation directe de l’ambiance sonore, générée par une onde sinusoïdale et un bruit blanc reproduisant des sons océaniques. Toute lecture est également transformée en petits bruits secs, créant ainsi un paysage sonore minimaliste qui traduit les présences physiques dans l’espace. Les images évoluent également, de la couleur jusqu’au blanc, au gré des variations spatiales.
Remerciements: L'artiste tient à remercier Patrice Coulombe pour sa collaboration.
Tact
2000-2001
Installation interactive
Tact est un projet d'installation vidéo interactive que l'on peut contrôler à l'aide d'un écran tactile. Il propose une rencontre entre le spectateur et un personnage anonyme situé de l'autre côté de la surface de l'écran. Le programme de Tact enchaîne des séquences vidéo en réponse aux diverses manipulations du spectateur. Sans passer par le biais de la parole, le spectateur est invité à entamer, par le toucher et la caresse, un dialogue gestuel afin de découvrir peu à peu les réactions insolites qu'il provoque chez son vis-à-vis virtuel.
Au sens propre, le « tact » est synonyme du sens du toucher, mais au sens figuré, il signifie également une appréciation intuitive, spontanée et délicate, de ce qu'il convient ou non de faire dans les relations humaines. Le projet Tact traite de la place grandissante de la médiation électronique dans les échanges interpersonnels. L'avènement récent des divers services de communication en réseau (courriel, groupe de discussion, bavardage électronique) fait ressortir un type particulier d'espace public où les rapports sociaux sont souvent filtrés par l'anonymat ou des identités artificielles. Dans plusieurs cas, on peut y voir une occasion de s'exprimer ouvertement avec n'importe qui sans vraiment avoir à s'exposer personnellement. La technologie joue alors un rôle paradoxal où elle procure à la fois un accès direct à l'autre tout en maintenant une distance protectrice. Il semble exister, dans ce genre de rapport, une étrange mixtion de retenue et d'exhibition.
Perversely Interactive System
2002
Installation interactive
Perversely Interactive System est une installation qui place le spectateur en relation avec un « autre » virtuel qu’il/elle contrôle grâce à un dispositif de biofeedback. L’œuvre se compose d’une projection vidéo aux dimensions humaines et d’une interface tactile qui mesure la résistance électrique de la peau, laquelle varie selon le niveau de stress interne du spectateur. Le participant tient dans sa main cette interface tactile qui lui permet d’interagir avec l’image apparaissant sur un écran suspendu et modifier le son ambiant. La femme que le participant voit dans l’image, apparaît d’abord de dos et se trouve à une certaine distance, puis elle se retourne et s’approche graduellement lorsque le participant parvient à réduire sa tension intérieure.
L’activité qui est requise du participant diffère grandement du type d’interactivité gestuelle ou motrice à laquelle le public est habitué dans un tel contexte. Le rapprochement est conditionnel à une prise de conscience de l’activité interne du corps et la recherche délibérée d’un état de détente. Ce type d’effort, ou plutôt de non-effort, demande que le participant devienne présent à lui-même afin de produire une réponse, et encourager un rapprochement, une intimité.