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2009
- Contrainte/Restraint : Nouvelles pratiques en arts médiatiques du Brésil et du Pérou (Montréal)
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Chico MacMurtrie | Organic Arches, 2014
Crédit: Chico MacMurtrie -
Chico MacMurtrie | Organic Arches, 2014
Crédit: Chico MacMurtrie -
Chico MacMurtrie | Organic Arches, 2014
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Chico MacMurtrie | Organic Arches, 2014
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Chico MacMurtrie | Organic Arches, 2014
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Chico MacMurtrie | Organic Arches, 2014
Crédit: Chico MacMurtrie -
Chico MacMurtrie | Organic Arches, 2014
Crédit: Chico MacMurtrie -
Chico MacMurtrie | Organic Arches, 2014
Crédit: Chico MacMurtrie -
Ingrid Bachman | Pelt (Bestiary), 2012
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Ingrid Bachman | Pelt (Bestiary), 2012
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Ingrid Bachman | Pelt (Bestiary), 2012
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Ingrid Bachman | Pelt (Bestiary), 2012
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Ingrid Bachman | Pelt (Bestiary), 2012
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Jane Tingley | Peripheral Response, 2006
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Jane Tingley | Peripheral Response, 2006
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Jane Tingley | Peripheral Response, 2006
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Jane Tingley | Peripheral Response, 2006
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Jane Tingley | Peripheral Response, 2006
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Jean-Pierre Gauthier | Hypoxia (# 3 et #4 ), 2011
Crédit: David Jacques -
Jean-Pierre Gauthier | Hypoxia (# 3 et #4 ), 2011
Crédit: Renee Methot -
Jean-Pierre Gauthier | Hypoxia (# 3 et #4 ), 2011
Crédit: Jean-Pierre Gauthier -
Jean-Pierre Gauthier | Hypoxia (# 3 et #4 ), 2011
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Paula Gaetano-Adi | Anima, 2009
Crédit: Paula Gaetano-Adi -
Paula Gaetano-Adi | Anima, 2009
Crédit: Paula Gaetano-Adi -
Paula Gaetano-Adi | Anima, 2009
Crédit: Paula Gaetano-Adi -
Paula Gaetano-Adi | Anima, 2009
Crédit: Paula Gaetano-Adi -
Steve Daniels | Sessile, 2008 - 2011
Credit: NBC (Bay area) -
Steve Daniels | Sessile, 2008 - 2011
Crédit: Wojtek Gwiazda -
Steve Daniels | Sessile, 2008 - 2011
Credit: Aaron Mason -
Steve Daniels | Sessile, 2008 - 2011
Credit: Steve Daniels -
Steve Daniels | Sessile, 2008 - 2011
Crédit: Wojtek Gwiazda
ÉVEIL/ALIVE
L'exposition est produite par SESC SP, Automatica et Molior.
Commissaire
Tous les êtres circulent les uns dans les autres (Diderot, Le rêve de d’Alembert)
L’exposition Éveil/Alive est inspirée d’un moment lointain et primordial, celui de l’origine de la vie, de l’éveil de la matière. Il semble bien qu’aucune théorie actuelle sur ce moment extraordinaire n’arrive à satisfaire complètement la communauté scientifique. L’abiogenèse, étude de la génération de la vie à partir du non-vivant, se penche sur plusieurs hypothèses telles que la soupe primitive, la plus connue parmi tant d’autres. De leur côté, les chercheurs du domaine de la biologie synthétique tentent de produire des formes de vie artificiellement, avec des résultats non concluants. Encore aujourd’hui le passage de l’inorganique au vivant demeure énigmatique et ce mystère continue d’alimenter notre curiosité. Il a été le motif de nombreux efforts pour l’expliquer, le reproduire et l’imaginer.
Bien entendu, les artistes, pour leur part, n’ont pas la prétention de vouloir élucider cette énigme. Elle habite toutefois la réflexion de plusieurs d’entre eux. Faire vivre des matériaux informes ou des objets, qui ne se distinguent pas beaucoup par leur originalité jusqu’au moment où ils sont pris en charge par l’artiste, est une façon de se rapprocher, par analogie, de ce moment où l’inerte devient animé. Le processus de création active ce qui était au repos en attente d’un destin, doté du potentiel de devenir autre chose qui vibre et rejoint le vivant dans celui qui le contemple. Il fait appel à cette étincelle du vivant qui un jour s’est manifestée pour chambouler la tranquillité de la matière.
Certains créateurs, plus spécifiquement, ont recours au mouvement pour apparenter leurs œuvres au vivant d’une manière plus éloquente. La légende du Golem, les statues de Dédale, les films de Frankenstein (« it’s alive ! »), les marionnettes et les automates anthropomorphes, d’hier à aujourd’hui, sont des productions de l’imaginaire qui conçoivent le vivant au moyen du mouvement, en dotant de vie leurs créatures endormies. La figure humaine est la référence par excellence dans ces productions, tant le souhait des hommes d’accomplir ce qu’ils perçoivent comme l’ouvrage ultime du vivant passe par la représentation anthropomorphique. Le parti pris de l’exposition s’écarte grandement de cette tendance. En effet, les œuvres qui ont été choisies pour Éveil/Alive sont plutôt parmi celles qui proposent des formes de vie naissantes et hésitantes, qui s’éloignent de la figure humaine pour revenir aux balbutiements du monde organique.
L’exposition réunit des œuvres cinétiques et robotiques qui utilisent le mouvement pour exprimer le vivant dans ce qu’il a de fondamental. Avec l’aide de technologies diverses, ces œuvres font bouger, remuer, osciller et se déployer leurs composantes de manière à évoquer les processus biologiques et les êtres vivants primitifs. Elles sont de l’ordre de l’avant, du sous ou peut-être de l’intra-humain. Aucune d’elles ne représente même une espèce animale, un organe ou un organisme reconnaissable. Grâce à cette imprécision sémantique et des formes rudimentaires, elles nous plongent dans le secret et l’intimité du vivant.
La vie commence dans le petit. Les grandes arches organiques de Chico MacMurtrie se déploient peut-être dans l’espace de manière à le reconfigurer et à nous incorporer, mais elles partagent néanmoins une affinité formelle avec une architecture intérieure, rappelant celle d’une cellule, d’un muscle ou d’un squelette. Les créatures délicates qui forment l’installation de Steve Daniels sont quant à elles plus à même d’évoquer de petits organismes ou des insectes, par exemple. Elles invitent à un rapprochement, à l’observation et à l’étonnement.
En parcourant l’exposition, on ne sait jamais très bien à quel être unicellulaire, espèce animale primitive ou organe interne on a affaire. On reste dans le petit – soit en raison des dimensions objectives des composantes ou de l’échelle à laquelle elles font allusion – tout en étant progressivement enveloppé par un espace plein et animé. Les créatures effilées de Jane Tingley, agrippées au sol ou aux murs, créent un milieu vivant, une écologie où chaque être est lié aux autres. On peut se demander si les sculptures d’Ingrid Bachmann, de formes et dimensions différentes, figurent un même organisme à divers stades de développement ou dans des postures variées, ou alors des espèces étrangères mais apparentées. Elles forment leur propre univers organique, aux manifestations différenciées par le temps ou l’espace, et invitent à considérer la parenté des êtres vivants.
C’est par des micro-mouvements dans les entrailles de ses sculptures, révélés sous forme sonore dans l’espace environnant par de petits microphones et haut-parleurs, que s’éveillent les œuvres de Jean-Pierre Gauthier. L’ambiance sonore dans laquelle baigne le spectateur et auditeur rappelle un milieu naturel instable en continuelle transformation. Pour sa part, Anima de Paula Gaetano Adi, avec son unique forme au cœur de la pièce où elle se trouve, a la faculté d’embrasser l’espace qui l’entoure et d’aspirer les visiteurs vers elle, tant elle détient un pouvoir d’attraction et de fascination. Cette membrane qui se tend et s’écrase au rythme de sa respiration figure à elle seule un organisme vivant dans sa plus simple expression ; élémentaire dans sa forme comme dans son mouvement, elle a un pouvoir d’expansion qui dépasse ses limites physiques.
Parmi les mouvements biomimétiques employés par ces œuvres, ceux de la respiration, comme action vitale, se retrouvent dans les œuvres de Gauthier, Gaetano Adi, Bachmann et MacMurtrie au moyen de technologies pneumatiques ou de mécanismes motorisés. Mouvement fondamental s’il en est, la respiration affirme le vivant de manière répétitive et insistante. Les peaux qui se soulèvent et s’abaissent, les poches qui se dilatent et se dégonflent, les tubes qui s’étirent et s’écrasent, les cavités qui se remplissent et se vident dans un rythme lent et soutenu reprennent à leur compte ce moyen élu par la Nature pour se maintenir et exister.
Des mouvements biomécaniques, tout aussi subtils et retenus, caractérisent d’autres projets. Ces gestes simples, au vocabulaire limité, s’inspirent des systèmes biologiques et des processus vivants. Les actions de se dresser et de s’ouvrir (Daniels, Tingley), de glisser, pousser et vibrer (Bachmann, Gauthier), par exemple, manifestent une volonté de prendre part à un environnement, d’atteindre son milieu et d’échanger avec ses semblables. Ces comportements sociaux, associés à la multiplication et à la propagation, symbolisent l’accroissement et la régénération, phénomènes naturels fondamentaux visant la continuité et la survie.
Les œuvres de l’exposition se caractérisent aussi par leur sensibilité. Dotées de capteurs et de dispositifs de rétroaction, elles perçoivent leur environnement et y répondent, parfois de manière instantanée et lisible, à d’autres moments selon une chorégraphie qui nous échappe. Plusieurs sont interactives, d’autres fonctionnent selon leur logique interne et certaines semblent nous ignorer, préférant le repos. Le caractère imprévisible et la diversité de ces actions et réactions se rapprochent de la complexité des comportements adoptés par les organismes vivants.
Chacune de ces œuvres nous donne accès à tout ce qu’elle est : leur intérieur est exposé, leurs composantes sont à découvert, leur dedans est retourné. Les surfaces (Gaetano Adi, Bachmann, MacMurtrie) sont en vérité des interfaces, puisque ce qu’elles recouvrent n’est pas dissimulé. D’abord, il y a l’air, bien réel quoique invisible et intangible, qui circule dans ces membranes de l’extérieur à l’intérieur, et vice versa. Puis des mécanismes qui, lorsqu’ils ne sont pas apparents, demeurent secondaires, car ici la technique n’est pas une fin en soi. Du reste, on ne sait plus très bien si les enveloppes qu’on nous fait voir figurent des surfaces externes d’organes ou des organismes internes. Chose certaine, nous sommes bel et bien à l’intérieur (de l’extérieur, ou à l’extérieur de l’intérieur). Que dire aussi des fines structures métalliques (endosquelettes ou exosquelettes ?) et des fils apparents dans les œuvres de Daniels, Gauthier et Tingley ? Dépouillées de leurs peaux, ces créatures semblent nous faire voir leurs entrailles. Par divers moyens, ces projets donnent l’impression d’être dans l’intimité du vivant et invitent à établir une connexion avec nos propres fonctions vitales.
Cette mise à nu concerne aussi celle des matériaux et des techniques. De fabrication industrielle, ces composantes ne dissimulent jamais leur origine manufacturée. Ces projets n’entrent pas en compétition avec le monde naturel et à aucun moment ne prétendent concurrencer le vivant. Leur artificialité évidente joue en faveur d’une distance qui les assimile sans équivoque au champ de la fiction, fiction dont la trame se situe au seuil de la vie.
Les œuvres proposent un rapport très physique, immédiat et enveloppant, rapport qui est renouvelé d’un projet à l’autre. Dans ces installations, aucune image ne nous entraîne immédiatement du côté de la représentation. Comme si nous faisions intégralement partie de ces environnements, le recul cognitif ne cherche pas à prendre le dessus. Le flou sémantique et le caractère multiréférentiel des œuvres empêchent aussi la représentation de s’interposer dans le contact avec les projets et l’esprit de se fixer. Cet appel avant tout physique et sensoriel permet au spectateur de s’identifier à elles et de faire l’expérience d’une continuité organique.
Tous les êtres vivants ont une origine commune. Mais nous pouvons aller encore plus loin et concevoir que nous sommes aussi cette matière qui un jour a décidé de s’éveiller. Le vivant est aussi dans le non-vivant, du début de l’Histoire jusqu’à ce moment présent, à travers les objets que nous façonnons et les œuvres d’art que nous créons, dans les restes sédimentés de ceux – quelle que soit leur espèce – qui nous ont précédés, dans l’air que nous respirons.
Sylvie Parent
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