Molior et perte de signal ont le plaisir de dévoiler les noms des artistes sélectionné.e.s pour bénéficier du programme de parrainage pour projet émergent.
Cristo Riffo, Marion Schneider, Philippe Vandal et Pascale Tétrault bénéficieront du soutien des partenaires pour le développement, la production, la présentation et la promotion de leur projet dans le domaine des arts numériques. Au cours des deux prochaines années, nous les accompagnerons dans cette aventure créative qui se clôturera par une exposition collective.
Ce programme, conçu pour favoriser l’inclusion d’artistes numériques en début de carrière, vise à fournir un soutien logistique et financier pour aider les participant.tes à créer de nouvelles œuvres en nouveaux médias et arts numériques.
L’édition 2024 de projet émergent se fera exceptionnellement en collaboration avec Molior. L’organisme apportera son expertise durant des sessions de rencontres avec les artistes récipiendaires du programme, offrant ainsi un soutien précieux tout au long de l’aventure. Les équipes de perte de signal et Molior aimeraient exprimer leur profonde gratitude à toustes les artistes et sont honorées par la qualité des candidatures reçues.
Le travail de Cristo Riffo transmet et explore les complexités et les contradictions de l’histoire, de la politique et de la technologie en les mettant en miroir avec les profonds mystères de la vie ainsi que de la conscience. En utilisant la robotique, l’électronique, la chimie et la microbiologie, Riffo crée des traductions poétiques de la réalité avec ce que l’artiste appelle des « machines philosophiques » : des machines qui tentent de faire face à l’expansion de sujets tels que le néo-fascisme, les guerres de désinformation, le post-colonialisme et l’exploitation de l’autre et de la nature.
Les recherches artistiques de Marion Schneider se concentrent sur le potentiel poétique et engagé des outils technologiques. Sa pratique se positionne dans l’espace déviant créé entre les pratiques artistiques queer, de l’art écologique et de l’art numérique. Ancré dans l’idéologie hacktiviste, son travail est souvent autonome, perméable et fonctionne en boucle, intégrant le partage et la réutilisation des données. Il met de l’avant une pensée queer et affectée qui se déploie au-delà des questions de nature, de genre, et des sexualités et tente de contaminer l’imaginaire commun par une expérience esthétique et conceptuelle. A la fois drôle et grinçantes, optimistes et graves, les installations, sculptures robotiques, objets de design et œuvre d’art web créées nous invitent à imaginer de nouveaux récits et à spéculer, voire hacker un autre rapport au monde, aux technologies et aux matières.
Le travail de Philippe Vandal fait le lien entre le design critique bio-inspiré, la chimie environnementale et les interventions de médias tangibles spécifiques au site. À travers un détournement des instruments scientifiques et des cultures matérielles de laboratoire, l’artiste cherche à explorer de nouvelles façons de visualiser la contamination et ses diverses répercussions dans les espaces urbains. Il souhaite démystifier et spéculer sur les processus souvent opaques de l’investigation scientifique présents dans les protocoles d’analyse environnementale et la criminalistique environnementale. En transformant les outils et les matériaux de laboratoire en dispositifs créatifs et éducatifs, il cherche à faire de la recherche scientifique une activité participative et inclusive.
La pratique de Pascale Tétrault se développe aux frontières des disciplines et investit les maillages possibles entre la poésie et le programmé. En mêlant électronique et écriture, l’artiste s’intéresse particulièrement au dialogue ainsi qu’ aux gestes relatifs à la création de systèmes et à la matérialité de la poésie hors-livre et hors-écran. À l’aide, entre autres, de bois, de microcontrôleurs, d’outils libres de droits, de moteurs et de fibres, Pascale Tétrault construit des sculptures dynamiques programmables servant de support à mes poèmes. Par leurs gestes, leurs mots et leurs formes, ces machines à échelle intime racontent et donnent à voir des récits animés et tangibles dans l’espace physique. En privilégiant une approche do it yourself, l’artiste aborde le travail technologique dans une lignée artisanale. En confectionnant ses propres systèmes, Pascale Tétrault invite à considérer nos enchevêtrements technologiques, et à embrasser une posture d’inventeurs plutôt que de consommateurs.
À mi-chemin entre la commande d’œuvre et la résidence, Projet émergent offre un soutien à un groupe d’artistes émergent.tes pour le développement, la production, la présentation et la promotion d’un projet artistique collectif d’envergure en nouveaux médias sur une période d’un à deux ans.
Pour cette édition 2024, perte de signal s’associe de manière inédite avec Molior. Ce partenariat permettra aux artistes sélectionné.es de bénéficier de l’expertise de Molior lors de sessions de rencontre.
En 2002, l’idée de ce programme est venue suite à l’observation du cheminement difficile des jeunes artistes entre la fin de leurs études et le début de leur carrière artistique professionnelle. Il vise à les assister pendant cette période de transition en offrant un encadrement leur permettant d’acquérir une expérience artistique professionnelle. Le projet requiert une implication des artistes dans le développement global du projet, tant dans la recherche de financement, l’idéation, la production et la recherche d’un lieu de diffusion que dans la promotion du projet. Cette particularité fournit aux artistes participants les outils pour poursuivre leur carrière artistique professionnelle, outils qui leur permettront non seulement de mener à terme une idée artistique, mais aussi un projet dans son ensemble. Ainsi, le parrainage qu’offre l’organisme est d’ordre logistique et financier, le contenu artistique étant entièrement entre les mains des artistes participants.