Voici un schéma de processus créatif portant sur la relation empathique entre une étincelle et un déclencheur dans le monde extérieur, ou mieux encore, entre l’artiste et des choses humaines/non humaines. L’étincelle-déclencheur s’articule dans le temps. Peu importe lequel se produit en premier, c’est la rencontre qui compte. Le déclencheur est quelque chose qui attire l’attention de l’artiste ; il peut s’agir d’un artefact ou d’un événement, d’une conversation avec des amis ou d’un titre de presse. L’étincelle serait la condition qui permet au déclencheur de stimuler la créativité de l’artiste. Ensemble, l’étincelle et le déclencheur amènent l’artiste à concevoir une œuvre d’art. Bien sûr, d’autres relations entre ce qui se passe dans l’environnement et dans l’esprit de l’artiste interviennent également. Ce sont des nœuds liés, mais tous n’aboutissent pas à l’expérience de l’étincelle et du déclencheur.
Mentionnons par ailleurs que la notion de matériau et de matérialité utilisée ici ne se limite pas aux formes d’art physiques, mais englobe également l’art numérique. Ainsi, le flux des idées et la manifestation matérielle forment une boucle, dépassent les restrictions et arrivent parfois à un résultat qui peut être partagé… En fait, le produit final est (ou peut être) le processus. Un processus qui ne consiste pas seulement à créer une œuvre d’art, mais aussi à établir des liens, à partager des émotions et à exprimer de l’empathie, des compétences attendues de la part des habitants de la planète en ce moment.
Le présent schéma découle d’une « étincelle » générée par ce qui suit :
– Le symposium international Repenser nos futurs : art et collaboration (2021), organisé par Molior
– Spatial Model of Artistic Creativity (2012), de Palle Dahlstedt
– A/R/Cografia: a criatividade investigada (2020), de Pedro Veiga
– Bringing things to life: Creative entanglements in a world of materials (2010), de Tim Ingold