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Publication rédigée par Carmen Salas

Publiée en juin 2024

Cette publication est une courte synthèse des ateliers collaboratifs qui se sont tenus en ligne du 22 avril au 2 mai 2024 dans le cadre du projet Think Systems. Elle répond à l’invitation que m’a lancée Molior à partager mes réflexions sur la base de mon expérience de participante et de conceptrice du projet.

Think Systems

Think Systems a été conçu en 2021 comme une initiative expérimentale visant à explorer de quelle manière le milieu des arts perçoit son rôle dans le contexte de notre réalité interconnectée, ainsi que les luttes, les espoirs et les perspectives qu’il entrevoit pour sa communauté et la société dans la transition vers un avenir plus juste et écoresponsable. L’objectif général du projet était d’inspirer les artistes et le secteur des arts et de la culture à penser de façon plus systémique aux arts, à la société et au monde afin d’apporter davantage de transformation dans leurs œuvres et leurs projets.

 

Ateliers en ligne

Durant le printemps 2024, Molior a travaillé avec Jana Awad afin de concevoir et de mener une série de 4 ateliers collaboratifs en ligne. Les 6 participant·e·s étaient des professionnel·le·s du monde des arts et de la culture, de la pensée systémique et du changement. Aurélie Besson, directrice de Molior, et moi nous sommes également jointes au groupe. Ces ateliers ont été l’occasion de tester certaines idées que j’avais esquissées pour le projet Think Systems.

L’objectif des ateliers était de créer un espace où réfléchir collectivement à des enjeux actuels qui sont interconnectés, ainsi que d’imaginer l’avenir que nous souhaitons pour l’art et la société.

Comme il n’était pas nécessaire de se fixer sur des certitudes, ou d’obtenir un résultat prédéterminé, les ateliers créaient un espace dans lequel des perspectives multiples, des préoccupations communes, ainsi que des idées et des faits inconfortables ont pu être mis de l’avant. Le processus des ateliers a été conçu pour démontrer une multiplicité possible de résultats et accueillir les émotions, les commentaires et les visions du monde des participant·e·s.

 

Participant·e·s aux ateliers

Avec Molior, nous voulions créer une cohorte de participant·e·s composée d’une grande diversité de voix et provenant de différentes zones géographiques. Nous voulions également les sélectionner sur la base de leur contribution aux aspects liés à l’interdisciplinarité, aux pratiques sociales et à la recherche artistique. Nous avons aussi cherché des personnes dont la pratique se situe à l’extérieur des paramètres traditionnels des arts et des structures institutionnalisées ou qui travaillent directement dans les domaines de la transition et du changement. 

Participant·e·s

  • Miguel Braceli | LA ESCUELA___  : Artiste et fondateur de LA ESCUELA 
  • Noémie Fortin : Commissaire indépendante et critique d’art
  • Dr. Alice Jarry : Professeure agrégée en design et en art numérique. Chaire de recherche de l’Université Concordia sur les pratiques critiques en matériaux et en matérialité.
  • Paola Palavidi (HYPERCOMF) : Artiste et co-fondatrice d’Hypercomf
  • Cassie Robinson : Conceptrice stratégique, praticienne des systèmes
  • Grace Samboh (HYPHEN-) : Chercheuse, autrice, commissaire
  • Amahra Spence : Artiste, commissaire, travailleuse culturelle, stratège
Atelier 1 : Séance d’introduction

Cet atelier a servi de point de départ à partir duquel se rencontrer et explorer collectivement le potentiel du fonctionnement des systèmes, et des pensées artistique et systémique dans le contexte de la crise écosociale actuelle. 

Cassie Robinson nous a donné un aperçu de son vécu en tant que praticienne des systèmes en dressant des liens entre les cadres qu’elle utilise pour nourrir sa pratique, le travail qu’elle exécute à la Fondation Joseph Rowntree et les rôles qu’elle pense que l’art et la culture occupent dans la transformation systémique. Elle a mis l’accent sur la création des conditions propices à l’émergence de modèles et d’avenirs alternatifs en effectuant un « travail du sol ».

Certaines des réflexions de groupe qui ont suivi la présentation de Cassie ont imprégné les autres ateliers.

Notamment celles-ci :

« Il est essentiel de parler de l’art et de l’imagination comme des éléments fondamentaux du changement systémique qui peuvent faire basculer les perceptions. »

« La transition des richesses, la transition climatique et la transition équitable sont des transitions culturelles. La production de la culture est un processus complet. »

 

Atelier 2 : Méthodologie forum ouvert

L’un des objectifs de Think Systems est d’aider les artistes à conceptualiser la manière dont leur pratique est liée à un tout plus grand. Nous utilisons donc un format appelé « méthodologie forum ouvert » qui nous permet de nous appuyer sur l’expérience collective du groupe afin de répondre à la question suivante : « Tout fait partie d’un écosystème interconnecté et interdépendant. L’art influence et est influencé par un ensemble plus vaste. En pensant l’art comme faisant partie intégrale de ce système, comment pouvons-nous exploiter cette posture afin d’aider la société à imaginer et à façonner des avenirs alternatifs ? »

Quels sont les idées et les thèmes qui ont émergé de cette séance ?

Thème 1 : Nouveaux modes de connaissance

Le premier thème qui a émergé de cet atelier a été celui des expériences de savoir incarnées ou des nouveaux modes de connaissance. Amhara Spence a parlé de la « mémoire corporelle » ou de la notion voulant que tous les corps possèdent une mémoire qu’il vaut la peine d’écouter. Cet outil puissant nous aide à nous souvenir de nos expériences, à interpréter et à comprendre la réalité d’une façon moins rationnelle, excessivement structurée ou rigide. Paola Palavidi a ajouté que la mémoire corporelle est non seulement importante pour évaluer les connaissances et la sagesse au-delà des mots et de la « logique du marché » pour les cultures non occidentales (Spence), mais que les expériences incarnées peuvent également encourager le public à embrasser et à accepter de nouvelles idées. D’autres personnes ont souligné le rôle des arts comme point d’entrée pour apprendre de ces sagesses ancestrales.

Thème 2 : Collaborations interdisciplinaires

Les participant·e·s ont mis l’accent sur l’importance de la flexibilité, du temps, des ressources et de la volonté d’apprendre les un·e·s des autres afin que des éléments significatifs émergent dans le contexte des collaborations transdisciplinaires. Alors qu’Alice Jarry a insisté sur la nécessité de « déprogrammer » les façons habituelles de travailler en science et dans le monde universitaire, Noémie Fortin a souligné le potentiel de réenchantement de sa pratique et du territoire dans le cadre d’une collaboration étroite avec des agriculteur·rice·s. Paola Palavidi a mis de l’avant le besoin de réapprendre à collaborer, de « réexaminer nos égos » et de comprendre que la collaboration est une affaire de prise de risque et de confiance. Elle a également parlé du besoin de créer un espace pour comprendre et partager qui soit « sans jugement » et « non-critique ».

Thème 3 : Au-delà des êtres humains

Avec ce thème, les participant·e·s ont souligné le besoin de repenser nos relations avec la nature et de renouer avec celle-ci d’une manière non dominante et non hiérarchique. Miguel Braceli a parlé d’« apprendre de la nature » et d’« être en conversation avec la nature » comme une manière de remettre en question les récits biaisés qui existent dans cette relation. D’autres personnes ont parlé de la nécessité de s’intéresser à la nature avec humilité et d’une manière plus durable, attentionnée et respectueuse. Ranimer les savoirs anciens et autochtones comme moyen de restaurer notre équilibre et celui de l’environnement a été une autre idée fondamentale explorée dans ce thème.

Thème 4 : Soutien/financement

Cette séance a révélé un sentiment général d’épuisement face au financement des arts, particulièrement alors que l’accès aux subventions devient de plus en plus laborieux et compétitif. Les participant·e·s ont souligné le besoin de modifier le système de financement afin de l’adapter à l’état actuel du monde. La question de savoir comment fonctionner en tant qu’entités indépendantes sans compter sur le financement public a également surgi durant ces conversations. Des préoccupations ont été exprimées par plusieurs personnes à propos du manque de soutien institutionnel pour les pratiques communautaires, participatives ou processuelles qui se déroulent à l’extérieur des espaces artistiques conventionnels – ce que je nomme « l’art au-delà du cube blanc ». 

Thème 5 : Rêver au changement

Ce thème nous a permis d’échanger des idées sur ce que signifie « rêver au changement » au cœur d’une crise écosociale incessante qui s’accélère alors que les injustices et les enjeux locaux et mondiaux sont plus interconnectés que jamais. Comme l’a énoncé une personne, endurer le chagrin et la souffrance dont nous faisons actuellement l’expérience requiert une sorte de discipline ou de pratique. Il peut s’agir d’une pratique de spiritualité, d’imagination, de soin, d’amour et d’amitié. Parce que la discipline est difficile à pratiquer, nous avons convenu qu’il est fondamental de lui faire de l’espace et d’apprendre à rêver et à imaginer les changements que nous voulons voir se réaliser dans notre monde afin de sortir du désordre dans lequel nous nous trouvons. À la fin de la séance, un lien entre le rêve, la maternité et le développement durable a émergé. Amhara Spence a fait référence au livre Revolutionary Mothering qui aborde la naissance de tout ce qui est radical. Noémie Fortin a mis l’accent sur l’idée de penser cette durabilité non seulement dans le contexte de l’environnement mais aussi dans les arts, particulièrement pour les mères-artistes comme elle. Paola Palavidi a évoqué le concept d’« alimenter le rêve » afin d’illustrer les liens entre l’esprit et l’acte de rêver, et entre le passé et le futur.

 
Atelier 3 : Penser l’avenir

L’atelier 3 a été structuré autour de deux exercices principaux. Le premier nous a fait réfléchir au présent en établissant des liens entre nos pratiques et les secteurs et systèmes dans lesquels nous évoluons. Le deuxième exercice consistait à nous projeter dans l’avenir pour rédiger collectivement une lettre à partir de laquelle envisager l’état souhaité de celui-ci.

Qu’est-ce qui a émergé de cette séance ?

Le concept de « fluidité » a joué un rôle central dans l’une des salles de répartition. Miguel Braceli a parlé d’une vision de l’avenir dans laquelle les institutions, les États et les systèmes qui créent les frontières et les restrictions deviennent plus perméables et flexibles, permettant le déploiement d’une plus grande mobilité, des échanges, de la diversité et des collaborations. Il a également mis l’accent sur l’importance de créer des espaces de joie et de célébration pour nourrir la communauté, et de combattre la haine et l’incertitude. Dans une autre salle, Grace Samboh a souligné l’importance de prendre les autres en considération et de promouvoir la « solidarité sociale » comme un moyen de survie pour l’avenir.

Lettre du futur rédigée par Noémie Fortin, Paola Palavidi et Cassie Robinson.

Cher·ère·s participant·e·s de Think Systems,

Dans notre avenir, il n’y aura que des artistes puisque les autres emplois auront disparu. Tout se fera grâce à l’I.A., nous n’aurons besoin que des artistes pour créer tout ce qui ne sera pas purement fonctionnel. Nous avons aussi l’impression que notre futur, votre présent, est probablement très minimaliste et axé sur la fonctionnalité.

En nous concentrant sur le positif, nous espérons que de telles technologies peuvent être utilisées pour que la vie et les systèmes qui en font partie soient moins occupés par des tâches banales afin de laisser plus d’espace à des projets créatifs et de pouvoir reconnecter avec les cycles naturels qui se trouvent autour et à l’intérieur de nous.

Nous avons besoin de pratiques créatives concrètes et basées sur l’action.

Cet avenir est ancré dans une relation beaucoup plus saine et honnête avec la mort, la perte et le chagrin dans l’écologie des institutions et des organismes – là où suivre le cours naturel de la vie est la « norme » – même pour de telles formes structurelles. L’accueil compatissant des organismes et des institutions crée un très bon compost, riche en nutriments, pour l’émergence de ce qui va suivre – et c’est ainsi que les cycles se poursuivent. Les arts et les pratiques culturelles sont inhérents à tous ces contextes – créant des rituels, des cérémonies et des artéfacts qui donnent un sens à de telles transitions.

 

Atelier 4 : Transformer le présent 

Le dernier atelier a été l’occasion pour les participant·e·s de réfléchir au potentiel de l’art à influencer le présent. Les exercices nous ont permis d’explorer deux dimensions de notre travail : d’une part, les manières dont les arts contribuent à maintenir le statu quo et, de l’autre, les actions qui peuvent perturber ce statu quo et paver la voie à la transformation. Les cinq thèmes identifiés durant la séance en forum ouvert ont servi de fondement à l’organisation de notre approche de ces exercices.

Qu’est-ce qui a émergé de la section sur le maintien du statu quo ?

Sous le thème des « nouveaux modes de connaissance », les participant·e·s ont identifié quatre zones majeures qui perpétuent le statu quo. Il s’agit du maintien des silos universitaires, de l’information et des connaissances rendues inaccessibles ou incompréhensibles pour le grand public, de la normalisation des formats d’expositions et de conférences, et du fait de « ne pas écouter les « « non-expert·e·s » ou ceux et celles qui ont reçu une éducation moins traditionnelle ». Les éléments identifiés sous le thème « collaborations interdisciplinaires » tournaient autour des concepts de la rareté des ressources, des mentalités individuelles et des collaborations superficielles. Les plus grands obstacles au financement étaient les visions à court terme et prédéterminées.

Qu’est-ce qui a émergé de la section concernant la remise en question du statu quo ?

Les quatre grandes actions à prendre afin de remettre en question le statu quo qui ont été identifiées par le groupe à travers tous les thèmes étaient l’intégration de différentes disciplines, la volonté de collaborer avec des individus à l’extérieur de notre discipline, la prise de risque et l’instauration de la confiance ainsi que l’existence d’un soutien pour les idées radicales et non conventionnelles. Paola Palavidi a mis l’accent sur la façon dont l’échec et la prise de risque affectent toute tentative d’altérer le statu quo :

« Dans le processus d’une remise en question du statu quo, il est difficile d’explorer des façons de changer si tout le monde est très rigide et juge les efforts que vous mettez dans la création de ce changement […] Nous devons être plus ouvert·e·s, moins critiques, accepter que les gens font de leur mieux, et ne pas espérer que tout prospère dès le départ… et aussi accepter que l’échec fait partie du processus. »

Observations et conclusions

Une culture qui refuse de voir la vie dans son ensemble et qui compromet la valeur du collectivisme et des liens nourrit le déséquilibre des systèmes écosociaux, causant différents problèmes tels que les changements climatiques. Aujourd’hui, il est clairement établi que la crise climatique n’est pas un problème unique ayant une seule cause et une seule solution. Il s’agit d’une crise globale qui relie tous les aspects de la vie humaine. Ainsi, des mentalités et des pratiques interdisciplinaires, comme celles cultivées par le projet Think Systems, s’avèrent cruciales dans le scénario actuel, elles détiennent la clé pour nous aider à bâtir un monde meilleur et plus écoresponsable.

Introduire la pensée systémique n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Puisqu’il s’agit d’un domaine relativement nouveau pour les arts, il est important d’offrir aux participant·e·s une vision complète des systèmes. Ceci devrait inclure ce que la pensée systémique implique, de quelle façon cette approche peut façonner notre travail et l’importance de ce type de projets à la lumière de la crise interconnectée à laquelle nous faisons face en tant que société. Jongler avec les contraintes de temps, les dynamiques de groupe et les préférences individuelles n’est pas une prouesse facile, mais il semble que ces choses doivent se voir accorder les ressources nécessaires pour encourager la participation et l’engagement.

En outre, il est apparu clairement que les participant·e·s ont besoin d’espace et de temps pour contextualiser leur travail et leur pratique à l’intérieur du plus large système. Parfois, les participant·e·s ont modifié la dynamique des salles de répartition afin d’encourager une plus grande discussion sur leur pratique et leurs projets. Leur offrir plus de temps et d’espace pour se situer, contextualiser et valider leurs pratiques, ainsi que pour établir des relations avec les autres et les comprendre s’est avéré bénéfique dans ce contexte particulier. Ces courtes conversations visant à faire le point ont entraîné une collaboration plus fructueuse et positive durant les exercices suivants.

L’une des principales idées qui ont émergé de ces ateliers est que les collaborations interdisciplinaires sont un moyen de démanteler les frontières rigides, d’éliminer les silos, de permettre à de nouveaux liens et connaissances de se répandre dans plusieurs directions, et de penser aux complexités et aux systèmes sociaux de manière à permettre le changement. Les participant·e·s ont souligné les collaborations entre les domaines artistique et non artistique comme une façon d’enrichir notre pratique et celle des autres, ainsi que de nous rapprocher de la nature. Les sagesses anciennes et autochtones, le rêve, l’imagination et « l’indisciplinarité » ont été présentés comme des éléments essentiels à l’exécution de la tâche ardue mais nécessaire consistant à transformer les systèmes non viables qui causent des préjudices et érodent le tissu social et écologique de la vie.

Il y a eu un consensus parmi les participant·e·s sur la nécessité d’avoir accès à plus de financement et de ressources afin de « rêver le changement », et de rendre possible d’autres façons de connaître, de comprendre, de travailler et d’entrer en contact les un·e·s avec les autres et avec le monde qui nous entoure, particulièrement à une époque où il semble si difficile d’imaginer des avenirs alternatifs.

Une participante a conclu : « Je veux « rêver les changements » plus souvent, tous les jours, et continuer à tenter de les mettre en œuvre à travers à mon travail. » 

Dans cette mer actuelle de chaos et d’incertitude, des expérimentations de cette nature peuvent être considérées comme de petites structures discrètes et encore imparfaites qui, avec le temps, pourraient devenir ce que la scientifique de la complexité Ilya Prigogine nommait de « petites îles de cohérence ayant la capacité d’influencer l’ensemble du système. »

J’espère que nous avons été capables de semer une graine d’inspiration dans l’esprit des participant·e·s afin qu’ils et elles abordent leur vie et leur travail à partir d’une perspective plus écocentrique et holistique. Plus les gens honoreront une perception du monde moins hyperindividuelle et plus relationnelle et réciproque, mieux ce sera pour l’avenir de notre société et de notre planète. J’encourage les participant·e·s et les lecteur·rice·s à continuer à réfléchir au rôle qu’ils et elles souhaitent jouer dans ce changement, et à la façon dont ils et elles veulent exploiter cette capacité pour aider la société à imaginer et à façonner des avenirs meilleurs et plus écoresponsables. 

J’aimerais élargir mes remerciements aux participant·e·s des ateliers pour leur générosité dans le partage de leur temps et de leurs idées avec nous. Ils et elles ont démontré une grande gentillesse en contribuant à ce processus expérimental. Merci d’avoir rendu cette expérience utile.

Si vous utilisez ce document dans vos propres écrits, la référence à privilégier est celle-ci : Salas, Carmen. 2024. Think Systems. Montréal: Le Groupe Molior. https://molior.ca/publication-think-systems/ 

Ce travail © 2024 par Carmen Salas est sous licence avec Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International 

Carmen Salas

Carmen Salas travaille comme commissaire et productrice culturelle à l’échelle internationale. Elle est détentrice d’un baccalauréat en histoire de l’art de l’université de Grenade en Espagne, et d’une maîtrise en politique et gestion des arts de l’université Birkbeck à Londres.

Une part importante de sa pratique consiste à travailler avec des artistes et des institutions afin d’explorer le changement sous l’angle de l’expérimentation créative, la réflexion collective et la discussion. L’exploration de la capacité que possèdent les arts et la culture à remettre en question les systèmes sociétaux et à susciter le changement est au cœur de son travail.

Après plus de 15 ans à examiner les usages créatif et critique de la technologie et les complexités de l’Internet, Carmen a réorienté l’objet de son travail vers des approches et des récits plus attentifs aux rapides changements sociaux et environnementaux auxquels nous faisons aujourd’hui face. Plus récemment, elle a exploré la relation entre l’art, les systèmes et le changement, ainsi que la nécessité de préconiser un cadre de valeur différent pour les arts dans lequel ce sont les gens, les relations et la santé de la planète qui importeraient le plus.

Son travail est motivé par la curiosité, l’intention et le désir de mettre en relation des gens ayant différents parcours et chemins de vie. En créant des structures de partage de connaissances, Carmen croit que l’innovation sociale et la transformation personnelle peuvent s’exercer plus facilement. Elle ne se passionne pas seulement pour les arts, mais également pour les domaines qui révèlent les relations réciproques de la condition humaine tels que la science, la philosophie et la sociologie.

Carmen a fondé Connecting the Dots, un forum international basé à Mexico qui se concentre sur la créativité, l’art et la culture numérique et dont elle assure la direction artistique depuis 2018. Entre 2017 et 2019, elle a été commissaire du Paradigm Shift Forum dans le cadre du Mapping Festival de Genève. En 2009, elle a cofondé Alpha-ville à Londres, un festival international consacré à l’exploration de la rencontre entre l’art, la technologie et la culture numérique. Le festival est devenu une structure commissariale et un studio créatif en 2011, et a développé ses activités à l’échelle nationale et internationale jusqu’en 2017.

Elle a récemment cocommissarié l’exposition Sea Blindness pour le NeMe Arts Centre à Limassol sur l’île de Chypre. Depuis 2021, elle conseille l’équipe de Trenčín capitale européenne de la culture 2026 sur leurs stratégies artistiques et culturelles.

En 2024, elle gèrera la production et la mise en œuvre de deux projets dans le cadre de leur programmation.