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« The Dead Web - The End » au festival Mapping

Genève, Suisse

Du 23 mai au 2 juin 2019

Commissaire

Nathalie Bachand 

Artistes

« La fin d’Internet serait-elle pour bientôt ? »

Tout a commencé en mai 2015, lorsque j’ai lu sur lemonde.fr un article qui postulait la possibilité d’un effondrement du World Wide Web. Bien que cet évènement soit hautement hypothétique, plusieurs articles ont été écrits sur le sujet, en réaction à un symposium scientifique organisé par la Royal Society sur la « capacity crunch » (crise de capacité) d’Internet.

Dans un contexte où le réseau pourrait s’effondrer avant même la fin de son « adulescence » – en 2023, le Web tel que nous le connaissons aura à peine plus de 25 ans –, on peut tenter de figurer la chute et une forme d’après-monde du Web : Carcasses vides de serveurs et mers de déchets électroniques ? Néant numérique des écrans ? machines imitant le Web ? Internet artisanal ?

Quelle forme l’expression, à la fois dématérialisée et délocalisée, du pouvoir – économique assurément et par défaut politique – prendrait-elle si la machine se trouvait débranchée ? Mais aussi, qu’est-il possible de faire ou de dire en attendant ? Comment occupe-t-on – ou pas – un temps et un espace dits de sursis, un espace-temps désormais partagé entre les réalités numériques et physiques ?

Dans le sillage de ces réflexions, j’ai souhaité rassembler des propositions artistiques qui rencontrent une résonance autour de tels questionnements.

[Nathalie Bachand, commissaire]

 

Ce projet est produit par Mapping Festival et Molior. Il a obtenu le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada. Molior reconnaît l’appui continu du Conseil des arts de Montréal.

The Dead Web – La fin a été présentée pour la première fois au centre d’artistes Eastern Bloc, à Montréal, en janvier-février 2017. 

Ce projet est aussi soutenu dans le cadre de la 67e Commission permanente de coopération franco-québécoise (CPCFQ).

Nathalie Bachand

Commissaire indépendante, Nathalie Bachand s’intéresse aux enjeux du numérique et à ses conditions d’émergence dans l’art contemporain.

Parmi ses projets de commissariat, son exposition The Dead Web – La fin, initialement présentée à Eastern Bloc (2017), a été coproduite par Molior en Europe : Mirage Festival à Lyon (2019), Mapping Festival à Genève (2019) et Ludwig Museum à Budapest (2020), en co-commissariat avec Béla Tamás Kónya.

Elle était commissaire invitée pour Art souterrain 2021 – Chronométrie. Son exposition DataffectS a été présentée à la Galerie de l’UQAM (2022), et elle a en outre co-commissarié, avec Sarah Ève Tousignant, le festival SIGHT+SOUND 2022 – Danser en attendant (la fin du monde), organisé par Eastern Bloc (2022).

Nathalie Bachand est membre de l’Association Internationale des Critiques d’Art (AICA) et siège au conseil d’administration d’Avatar à Québec.

Auparavant responsable du développement pour ELEKTRA-BIAN (2006-2016), elle est actuellement codirectrice artistique et chargée de projet pour Sporobole. Elle vit et travaille à Montréal.

Artistes et oeuvres

Dominique Sirois & Baron Lanteigne

In Extremis

2019

Installation. Écrans, céramiques (grès), tissus de polyester imprimés, câbles, gaines et lecteurs médias

In Extremis, de Dominique Sirois et Baron Lanteigne, est issue d’une toute nouvelle collaboration entre les deux artistes. Installation à la fois sculpturale et vidéo – aménageant des passages de l’un vers l’autre –, l’œuvre convoque les questions de l’espace liminaire entre le virtuel et le réel, de la matérialité du numérique et de l’obsolescence.

Par un assemblage proliférant d’écrans – fonctionnels et dysfonctionnels –, de câblages et de structures textiles, elle suggère un certain désordre où connexion et déconnexion dialoguent en discontinuité. Dans une virtualité qui nous échapperait, Internet survivrait-il à sa propre mort ? Cette question, qui reste bien sûr non résolue, alimente ici une réflexion sur la manière dont l’infrastructure du Web se prolonge au-delà de l’écran. Entre le hardware, le dispositif écranique et l’espace indéterminé du numérique, se trouve le geste – celui d’activer ce système. Différentes zones sont dévoilées : d’abord l’écran-portail de la réception et de l’émission de données ; l’écran tactile et son activation par la main, qui se prolonge en autant de phalanges de connectivité ; puis l’envers de l’écran – l’au-delà de l’écran ? L’infrastructure des réseaux, plus particulièrement les canaux de fibres optiques souterrains, sorte de système nerveux/osseux, révèle alors la fragilité du World Wide Web – à moins que cette fragilité ne soit que surface ?

Les installations de Dominique Sirois prennent la forme d’ensembles composés de céramiques, de sculptures, d’assemblages, de dessins et d’impressions. Son travail lie savoir-faire artisanal et ancrage conceptuel.
 
Elle déploie avec ses projets des espaces mentaux, des constructions formelles et sémiotiques usant d’objets et de référents économiques, esthétiques, archéologiques, technologiques et minéralogiques.
 
Baron Lanteigne est un artiste basé dans la ville de Québec. Sa pratique multidisciplinaire explore le chevauchement des mondes physique et virtuel à travers des écrans-portails. Son travail fait partie de nombreuses expositions et collections en ligne telles que The Wrong Biennale 2018, Real-Fake, SPAMMM et Vimeo Staff Picks.
 
Cette présence virtuelle est complétée par des projections dans de nombreux évènements internationaux tels que SAT Fest (CA), Art Souterrain (CA), Vector Festival (CA), Dutch Design Week (NL), Sónar+D (ES), CUVO Video Art Festival (ES), Electrofringe (AU), CPH:DOX (DK) et bien d’autres. Baron Lanteigne est aussi formateur et consultant technologique auprès d’artistes et de centres d’artistes.
Frédérique Laliberté

Infinitisme.com Forever A Prototype

2015-

Projet web et installation : éléments sculpturaux (métal, carton, fils), systèmes lumineux et haut-parleur, site web (ordinateur)

Infinitisme.com Forever A Prototype, de Frédérique Laliberté, est un projet web éternellement « en progrès », une machine à collage autonome qui génère des compositions virtuelles semi-aléatoires en allant chercher dans une banque de fichiers numériques catégorisés et classifiés : images, sons, gifs animés, vidéos, texte, etc. Le résultat de chaque visite est une série de constructions éphémères, basées à la fois sur la rigidité de l’archivistique et sur la désinvolture propre au hasard. Internet de fortune, sorte de mimesis de lui-même, ce site web ne peut que réutiliser et renouveler ce qui existe déjà, donnant une fonction à des centaines de giga octets de données latentes.

Plus spécifiquement, le programme active une série de commandes qui choisissent des fichiers au hasard au sein de leurs catégories respectives. Il place ensuite ces éléments organisés dans le canevas virtuel de la page web, à l’intérieur de compartiments, de couches et de séquences bien définis. Sous forme d’installation, le projet se présente comme un environnement contextuel : une simulation assumée d’un dispositif fonctionnel. Sans cesse en développement dans l’espace-temps virtuel, cet univers parallèle est extirpé de son abstraction lorsque visité par un utilisateur web.

La création de Infinitisme.com Forever A Prototype a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.

En solo et avec ses ami.e.s, Frédérique Laliberté se consacre à l’instauration, à la mise en œuvre et à la documentation d’activités diverses, parfois flottantes et/ou fictives. Sa pratique se manifeste dans une variété de formats, de médiums et de situations, son véritable amour restant toutefois le papier mâché.

Frédérique Laliberté détient une maîtrise en beaux-arts (MFA) de l’Université Concordia (Montréal). Artiste volubile, elle a présenté ses projets au Canada, en France, au Mexique, en Suisse, en Chine, dans le désert du Sahara et sur Internet. En dehors de ses occupations artistiques, elle étanche sa soif d’expérimentation en faisant du pain au levain et de la navigation côtière à la voile, et parfois les deux en même temps, sans vouloir se penser bonne. Elle vit et travaille à Montréal.

Julie Tremble

BPM 37093

2014

Animation 3D (muet), 1 min. 14 s. (boucle) : écran plat

BPM 37093, de Julie Tremble, est une courte animation 3D qui « raconte » – fiction ou réalité, l’incertitude ici est volontaire – la mort d’une étoile et la lente transformation de sa matérialité : Comme le mentionne l’artiste, « BPM 37093 est une étoile qui était très similaire au soleil et qui est aujourd’hui morte. Des scientifiques ont découverts qu’en mourant, l’étoile s’est presque entièrement transformée en diamant, comme le fera le soleil dans des milliards d’années.

La vidéo est une représentation fantasmatique de ce phénomène scientifique, [et] la modélisation 3D, [un] outil privilégié par le documentaire et le cinéma pour traiter de phénomènes astronomiques. L’animation détourne cette technique perçue comme réaliste pour illustrer la manière dont notre compréhension de certains phénomènes naturels, dont la perception nous est inaccessible, repose sur des informations fragmentaires, des représentations et des associations hallucinées. »

Cette représentation de la mort d’une étoile, symboliquement porteuse de celle (éventuelle) de l’univers (et accessoirement d’Internet) est aussi la naissance d’autre chose : ici un diamant. La temporalité hautement accélérée de cette mort d’étoile – 1:14 pour des millions d’années – ajoute une résonance à l’ensemble du projet d’exposition qui, questionnant le web, questionne aussi les notions de durée et d’instantanéité, ainsi que nos représentations du monde comme autant d’images de synthèse dont nous sommes en droit de nous méfier.

Julie Tremble est une artiste de la vidéo et de l’animation. Nourrie entre autres par le cinéma, la littérature et la philosophie, elle se penche depuis quelques années sur la question de la représentation en astronomie. À travers ce corpus, elle s’intéresse à la construction et à la diffusion du savoir dans la société contemporaine et à la délicate articulation des concepts de science et de vérité.

Le travail de Julie Tremble est présenté dans des centres d’artistes, en galerie et dans différents festivals au Canada, en Europe et en Indonésie. Elle est récipiendaire d’une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) ainsi que du prix pour la meilleure œuvre d’art et d’expérimentation remis par ce dernier dans le cadre de la 31e édition des Rendez-vous du cinéma québécois.

Julien Boily

Memento Vastum

2012

Huile sur panneau marouflé, 122 x 152 cm (48″ x 60″)

Le tableau Memento Vastum de Julien Boily – une huile sur panneau marouflé – nous parle d’une mémoire perdue. Vastum (déchet en latin) renvoie à la notion de perte, à ce qui est laissé derrière au profit d’une certaine idée du progrès. Une tension tradition/progrès alimente cette idée de perte multiforme dans le travail de Boily. Perte de savoir-faire, pictural certainement, mais aussi de connaissances anciennes aussitôt remplacées par de nouvelles – souvent sous forme d’information ou même de données.

C’est une dynamique récursive qui s’accélère constamment : avec l’arrivée de la nouveauté, ce qui a précédé tend à être évacué. Cette notion de vestige croise ici celles d’obsolescence programmée et de vanité. Si au 17e siècle le miroir était un élément récurrent dans la composition des vanités – ces natures mortes évoquant le caractère éphémère de l’humanité – aujourd’hui nos dispositifs électroniques et outils informatiques pourraient remplir la même fonction. Parmi ces objets qui nous renvoient le reflet de nos désirs, de nos peurs et de notre vanité, Internet n’est-il pas comme un miroir sans tain ?

Memento Vastum fait partie de la Collection Canopée Médias.

Lauren Huret
Praying For My Haters
 
2019
 
Sculpture: Matériaux divers, 213 x 100 x 241 cm
Vidéo: vidéo HD, 17minutes

Pour gérer le flux d’images et de contenus qui se déversent sans cesse sur leurs plateformes, les réseaux sociaux font appel à des entreprises de sous-traitance qui emploient des milliers de personnes dont la profession – modérateur – consiste à trier et censurer ces contenus. Exposés à des milliers d’images chaque jour, soumis à des conditions de travail difficiles, les modérateurs de contenu n’ont accès qu’à peu de support psychologique et sont tenus au silence par des contrats de confidentialité.

Partie faire des recherches à Manille aux Philippines dans le but de rencontrer des modérateurs, Lauren Huret interroge – à travers la figure de l’« image maudite » – les conséquences psychiques et physiques de ce travail, ainsi que ses effets à long terme pour nos sociétés.

L’œuvre prend la forme de deux pièces : une vidéo et une sculpture architecturale.

La sculpture consiste en une représentation de Quezon City, un des quartiers de Manille. Faisant écho à l’opacité du travail qui se déroule à l’intérieur de ces tours de verre, la maquette dissimule un corpus d’images étirées, déformées et baroques. Les visiteurs de l’exposition peuvent y pénétrer en se glissant au milieu du bâtiment central circulaire, d’où ils aperçoivent, camouflés dans les entrailles de la structure, des serveurs informatiques. Cette reconstruction fantasmée, squelette d’une architecture à l’accès hermétique, se présente comme une analogie de l’interface des médias sociaux.

La vidéo s’ouvre sur un univers surréel, fantasmé, hanté : le panorama sur la ville de Manille se transforme en scénario dantesque. L’effet de résilience produit par les images est évoqué à travers une bande son mixant « tubes karaoke », bruits et chuchotements de la ville. Le texte est un parti-pris subjectif sur l’image maudite et tente d’interroger la notion de partage libre de contenus à l’heure d’une économie globale néocoloniale, qui impacte la vie de milliers de personnes.

Praying For My Haters nous parle des traces que laissent dans son sillage un web du tabou et de l’interdit, de la violence et de la mort – des traces dont la prégnance promet de durer bien après son éventuelle disparition.

 

Lauren Huret, Praying For My Haters (sculpture), réalisée en collaboration avec Benjamin Elliott.

Matériaux divers, 213 x 100 x 241 cm, 2019.

Aides techniques : Hunter Longe, Antoine Berthier.

Co-production Centre Culturel Suisse Paris, FCAC.

 

Lauren Huret, Praying For My Haters (vidéo), vidéo HD, 17minutes, 2019.

Création sonore : Antoine Bellini et Lauren Huret.

Montage : Lauren Huret et Hunter Longe.

Co-production Centre Culturel Suisse Paris, Pro Helvetia.

Lukas Truniger & Nicola L. Hein

Membranes

2017

Installation performative: peaux de tambour et composantes électroniques

Constituée d’instruments hybrides qui sont construits à partir de peaux de tambour et de composants électroniques, Membranes est une installation performative qui transforme du texte écrit en percussion lumineuse. Au fur et à mesure qu’émerge chaque traduction automatique, le réseau d’instruments commence à partager les textes, transformant ainsi les éléments écrits en motifs visuels et sonores.

S’appuyant sur l’exemple du « tambour parlant » (talking drum) d’Afrique de l’Ouest, Membranes crée un nouveau langage, évoluant et s’adaptant sans cesse. Les instruments forment un réseau réactif d’acteurs sémantiques et esthétiques : un jeu de forme, de lumière et de son se déploie entre eux. Suivant cet archétype d’instrument de communication musicale et avec l’intention de créer un espace d’interaction acoustique spéculatif, cette installation audiovisuelle ouvre un environnement de communication alternatif.

Dans sa forme installative, la pièce utilise des textes générés par un algorithme analysant une base de données de différents écrits théoriques sur la relation entre musique et langage. Un dialogue s’articule entre les différents objets-instruments autonomes, générant un réseau d’agents morts – d’algorithmes transformés – qui témoignent à la fois d’une forme de communication historiquement ancrée dans une tradition culturelle et d’un hypothétique langage d’un monde de l’après-web.
Projet EVA (Etienne Grenier et Simon Laroche) 

L’Objet de l’Internet

2017

Installation cinétique : structure d’aluminium, panneaux d’acrylique, ordinateur, moteurs, microcontrôleurs et composantes électroniques, LEDs, système de son, lettrage vinyle pour la citation, banc

La désorganisation du monde par le capitalisme financier, délocalisé et volatile, a favorisé l’émergence d’Internet. Ce réseau est progressivement devenu la matrice à travers laquelle nos collectivités et nos individualités ont restructuré leurs échanges. La promesse d’un plus grand mouvement des idées, d’une liberté accrue, voire d’une nouvelle citoyenneté, se heurte finalement au pouvoir du capital et à la nature disloquée et entropique d’un tel agencement technologique.

L’Objet de l’Internet est une installation de Projet EVA (Etienne Grenier et Simon Laroche), évoquant l’idée d’un mausolée destiné à la fin du Web. Grâce à des procédés optiques et cinétiques intégré à un dispositif où le visiteur insère sa tête, le visage humain est décomposé en une multitudes de fragments. Les visiteurs sont projetés dans un futur dystopique où, sur les réseaux sociaux, ne demeureraient sous la forme d’une résonance que les traces de quelques égo-portraits encore artificiellement animés. Ces derniers, condamnés au statut de solipsismes stériles, s’agiteraient dans le vide sidéral de la fin d’Internet. 

En épitaphe du monument-mausolée : “I have seen many people spill their guts on–line, and I did so myself until, at last, I began to see that I had commodified myself.”
– Carmen Hermosillo, poète, blogueuse et pionnière de l’Internet social, 1994.
 
La création de L’Objet de l’Internet a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.
Romain & Simon de Diesbach

[I]

2017

Installation : écrans de téléphones

À la fois écran et miroir, écrin de l’identité de chacun, le téléphone portable est objet de mémoire et d’illusion. Portable et écran sont la marque de notre époque et sont marqués de nos empreintes. Leur omniprésence infiltre littéralement le moindre interstice de nos vies quotidiennes, rendant possible la capitalisation du temps libre. Ce faisant, ils nous lient à une forme d’instantanéité tout en nous éloignant de l’instant présent, nous tenant à la lisière entre l’univers virtuel et matériel. 

Le portable est l’objet d’une attention quasi constante : nous le protégeons, lui parlons, l’autorisons à se souvenir des moments de nos vies et à informer des tiers de nos moindres déplacements, si bien que son absence provoque une sensation d’incomplétude. Paradoxalement, en proie à l’obsolescence, il devient très vite remplaçable : son statut d’objet précieux et essentiel bascule rapidement vers celui de déchet, d’artéfact technologique dysfonctionnel, couvert d’un film graisseux témoignant d’une manipulation compulsive.

Ces vitres – éclatées en étoile, enlisées dans du béton, telles les traces fossiles d’un temps passé – nous ramènent à notre conditionnement face aux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple). Redevenant simples miroirs physiques, elles nous rappellent également la fin éventuelle de notre identité numérique.