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TransLife International Triennial of New Media Art

National Art Museum of China, Beijing

Du 26 juillet au 17 août 2011

À la suite de la remarquable exposition internationale des arts néomédiatiques Synthetic Times, un projet culturel des Jeux olympiques de Beijing de 2008, le Musée national de Chine (NAMOC) présente TransLife. Ce deuxième volet de la série présentée par le Musée est devenu officiellement une triennale et sera inauguré le 26 juillet 2011 à Beijing. Au cœur de la crise écologique et climatique mondiale qui menace la survie même de l’espèce humaine, l’exposition TransLife situe le genre humain en relation avec la nature en proposant une perspective unique et une spéculation philosophique invitant les nations citoyennes à affronter les difficultés imminentes au moyen d’une imagination artistique vouée à la défense d’une nouvelle vision globale de la nature et d’une proposition humaniste mieux dotée. L’exposition est constituée de trois composantes thématiques interreliées qui font graduellement passer le spectateur de la découverte de nouveaux potentiels sensoriels élargissant nos capacités cognitives à l’émergence de multiples formes de vie vers la biodiversité et à l’exploration d’une symbiose de la cohabitation, révélant l’émergence de nouveaux concepts de vie et suggérant une méditation sur la biosphère. Ce faisant, l’exposition vise la réévaluation des racines historiques et du fondement épistémologique de la situation écologique et environnementale actuelle, et interroge la notion de subjectivité inhérente au projet de modernité ainsi que l’anthropocentrisme dérivé de la tradition.

La conception architecturale de l’exposition, qui va du premier au troisième, puis aux plus hauts étages du musée, fait écho au construit thématique de l’exposition où la progression allant des expériences sensorielles de l’individu à la reconnaissance de la multitude des phénomènes vitaux, puis, finalement, à l’attention portée à l’équilibre écologique naturel, évoque l’évolution émotionnelle et perceptuelle allant de micro- à de macro-univers, et faisant de la notion de conservation muséale une présence physique à la fois organique et symbolique.

TransLife apportera à l’auditoire de Beijing un ensemble impressionnant de 53 œuvres de plus 80 artistes et collectifs de Chine, de Corée, du Japon, de Singapour, des États-Unis, du Canada, du Mexique, du Brésil, d’Espagne, d’Italie, de France, d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche, des Pays-Bas, de Lettonie, d’Irlande, du Royaume-Uni, de Finlande, de Belgique, de Norvège, de Serbie et d’Australie. Quarante œuvres feront partie des expositions thématiques et treize seront installées dans le projet spécial Weather Tunnel.

L’exposition occupera trois galeries du premier étage du musée ainsi que tout l’espace du troisième et du cinquième étages, une surface totale de plus de 4 000 mètres carrés.

L’architecte avant-gardiste chinois Ma Yansong construira une vaste installation pour Weather Tunnel en collaboration avec des artistes émergents d’une sélection de grandes écoles d’art dans une aire ouverte du musée.

Le catalogue de plus de 300 pages contiendra une collection d’écrits d’auteurs érudits de renommée mondiale (Bruno Latour, Arjen Mulder, Chris Salter, Peter Sloterdijk, Eugene Thacker) sur les thèmes de l’exposition et leurs ramifications philosophiques, un texte du directeur artistique Zhang Ga de même que des photos couleurs des œuvres. Le catalogue sera publié au Royaume-Uni avec la collaboration du NAMOC, The Liverpool University Press et la Foundation for Art and Creative Technologies, et distribué partout dans le monde.

Directeur artistique/commissaire, ZHANG Ga

Zhang Ga

Zhang Ga est un commissaire, artiste et professeur en arts médiatiques. Il a exposé internationalement, notamment au Centre Ars Electronica (Autriche), au Festival d’Art d’Adélaïde (Australie), au festival DEAF (Dutch Electronic Art Festival, Pays-Bas) au Whitney Museum of American Art (États-Unis), au Musée d’Art de Singapour (Singapour) et au Centre d’art Nabi (Séoul, Corée du Sud). Il a organisé des conférences et des salons en arts numériques, et couramment il écrit, enseigne et intervient en qualité de critique sur les pratiques en arts médiatiques. Il a également été membre de jury pour des demandes de bourses en arts médiatiques. Il est le directeur artistique et commissaire de SYNTHETIC TIMES – Media Art China 2008, un projet culturel relié aux Jeux Olympiques de Beijing et présenté au National Art Museum of China durant ces Jeux de 2008. Il fut aussi le directeur artistique et commissaire de Millennium Dialogue: Beijing International New Media Arts Exhibition and Symposium en 2004, 2005 et 2006. Ses précédents mandats de commissaire incluent les suivants : Code:Blue, 3rd Beijing International New Media Art Exhibition (au Millennium Museum de Beijing, Chine), l’European Media Art Festival de 2006 (comme commissaire invité, à Osnabrück, Allemagne), Container Culture – ISEA2006 / ZeroOne, a Global Festival of Art On the Edge (San José, États-Unis), New Directions from China (galerie Plug-in à Bâle, Suisse), The Passage of Mirage — Illusory Virtual Objects (Chelsea Art Museum à New York, États-Unis), Towards A Recombinant Reality (Alternative Museum à New York, États-Unis). Avant de rejoindre l’Institut de Technologie de New York en 2005, il a enseigné durant de nombreuses années dans le cadre du programme du MFA Design and Technology à la Parsons School of Design. Zhang Ga a étudié à l’Université des Arts de Berlin (UDK, Allemagne) et détient un Master of Fine Arts (MFA) de la Parsons School of Design de New York. Il est aussi Professeur invité à l’Académie d’Art et de Design de l’Université de Tsinghua à Beijing.

Artistes et œuvres

Chris Salter – Marije Baalman – Harry Smoak
JND (just noticeable difference)

2009-2010

Installation

JND est un environnement sensoriel explorable par une personne à la fois dans le noir total. L’installation s’inspire du concept de Gustav Fechner de « seuil différentiel », à savoir la capacité de détecter le moindre changement de stimuli sensoriels. Dans une quasi-noirceur combinée à des degrés exceptionnellement faibles de vibration, d’éclairage et de son, le visiteur s’étend de tout son long sur une surface surélevée. Une fois à l’intérieur, il expérimente un « mélange de toucher, de lumière et de son » et découvre un riche éventail de sensations visuelles, auditives et tactiles qui confond sa perception des moindres variations de stimuli sensoriels à travers divers niveaux d’intensités.

Artiste et professeur agrégé au Département de design et d’arts numériques de l’Université Concordia, à Montréal, Chris Salter est aussi chercheur à l’Institut de recherche et création en arts et technologies médiatiques Hexagram. Il a étudié la philosophie, les sciences économiques, le théâtre et l’informatique musicale à l’Université Emory et à l’Université Stanford. Après avoir collaboré avec Peter Sellars et le Ballet de Francfort dirigé par William Forsythe, il a cofondé et dirigé l’organisation d’art et de recherche Sponge (1997-2003). Ses œuvres en solo et en groupe ont été exposées dans le monde entier, notamment à la Biennale d’architecture de Venise, au Festival Ars Electronica, à la Biennale Meta.Morf en Norvège, au Centre PACT Zollverein, au Festival Todays Art, au Festival Villette Numérique, au Centre EMPAC, au Festival Transmediale, au Festival EXIT, à la Place des Arts, au Festival Elektra, au Shanghai Dance Festival et à l’Institut V2_. Il est l’auteur d’Entangled: Technology and the Transformation of Performance, publié à la MIT Press en 2010.

www.chrissalter.com

Marije Baalman a effectué des études en physique appliquée au Technical University à Delft (1996-2002) et en « sonologie » au Royal Conservatory à La Haie (2001-2002). Elle a complété des études de doctorat à la Technical University de Berlin sur l’espace sonore et la musique électronique (2002-2007). Dans le cadre de ses études post-doctorales, elle était chercheure au département Computation Arts de l’université Concordia (2007-2010).
Dans sa pratique artistique, elle s’intéresse à l’impact direct des composantes de ses projets. Rien n’est composé à priori, l’effet sonore dépend (principalement) des interactions en temps réel, généré par le performeur ou l’auditoire. La composition repose ainsi sur les comportements, les modalités d’interaction, les processus créatifs plutôt que sur des bandes sonores figées grâce à des moyens tels que l’informatique corporelle, la programmation en temps réel, les traitements sonores numériques et analogues de même que l’improvisation. Elle a collaboré avec Alberto de Campo, Chris Salter, Harry Smoak, Michael Schumacher, Attakkalari Dance Company et Workspace Unlimited, notamment.

www.nescivi.nl

Harry Smoak est doctorant au programme SIP de l’université Concordia et chercheur sénior associé à l’institut Hexagram de Montréal. Sa pratique artistique et ses intérêts de recherche touchent le design d’environnements réactifs en temps réel. Il travaille régulièrement avec Chris Salter et Marije Baalman. Ses oeuvres personnelles et collaboratives ont été présentées internationalement dans le contexte de nombreux festivals et conférences. Il est professeur adjoint et conférencier invité au département de Design and Computation Arts de l’Université Concordia où il enseigne sur les environnements interactifs, les médias en temps réel et les études critiques dans le domaine des arts médiatiques et de la science. Il a complété ses études de maîtrise au Georgia Institute of Technology sur l’interaction entre les individus et l’ordinateur.

Diane Landry
Chevalier de la résignation infinie

2009

Installation sonore avec automatisation

Ce réseau complexe d’ombres et de lumières en mouvement opère de manière cyclique, tout comme l’autre installation avec les fers à repasser. La rotation des roues entraîne l’apparition et la disparition des lumières, alors que le nombre de roues – douze – renvoie aux heures sur le cadran d’une horloge et aux mois de l’année. Du sable coule dans les bouteilles comme dans un sablier. Par contre, si les moulins à vent suggèrent des motifs temporels humains, ils évoquent également les machines à mouvement perpétuel et, donc, une échelle de mesure différente, sinon un état situé au-delà de la temporalité. Bien que mue par l’électricité, la forme des assemblages, où le sable agit comme poids, évoque la vaine invention de roues à mouvement perpétuel (remontant au Moyen Âge, avec Bhaskara et Villard de Honnecourt, entre autres) qui dépendaient de l’inertie pour se mouvoir éternellement. Sur terre, le mouvement perpétuel semble un impossible fantasme, alors que les planètes et les étoiles gravitent dans l’espace pendant d’incommensurables périodes de temps sans aucun apport énergétique. La tension entre temps humain et éternité est ainsi condensée dans ces roues énigmatiques, tout comme celle entre l’échelle humaine et le cosmos : nous oscillons entre la reconnaissance d’une bouteille d’eau que nous pouvons tenir dans la main et la vision de systèmes stellaires procurée par leur disposition spatiale.

Dans plusieurs œuvres antérieures, Landry a attiré notre attention sur la menace de notre ressource la plus précieuse, l’eau potable, laquelle est manifestement absente des bouteilles ici présentes. Remplies de sable, les bouteilles sont taries, stériles. Au Québec, l’eau est intimement liée à la question énergétique et, donc, au problème et au fantasme du mouvement perpétuel. Il y a 237 bouteilles ici, dont le contenu liquide remplirait apparemment une baignoire, c’est tout. Le manque de vision dans la gestion humaine des ressources naturelles est cruellement mis en évidence ici par l’évocation du temps cosmique, en comparaison duquel l’existence humaine, voire celle de l’espèce, semble tout simplement sans importance. Et il y a quelque chose de terrifiant dans cet assemblage, si froid et serein, si imperturbable en notre présence.

(Extrait du catalogue-DVD « Diane Landry, installations & performances 2008-2009 », texte Alison Syme, L’Œil de Poisson, 2010, p.4-5.)

Diane Landry est née en 1958 au Cap-de-la-Madeleine (Canada) ; elle vit et travaille à Québec. Après avoir étudié les sciences naturelles et œuvré dans le domaine de l’agriculture pendant cinq années, elle prend une autre direction à l’âge de 25 ans, estimant qu’il serait plus facile de changer le monde avec une carrière en arts. Diane Landry détient un baccalauréat en arts plastiques de l’Université Laval (1987), à Québec, et une maîtrise en arts plastiques de l’Université Stanford (2006), en Californie.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions et elle a réalisé des performances au Canada, aux États-Unis, en Amérique latine, en Europe, en Chine et en Australie. Elle a été artiste en résidence à New York, à Montréal, au Banff Centre (Alberta), à Buenos Aires (Argentine), à Marseille (France) et à Utica (New York). En 2009, le Musée d’art de Joliette, au Québec, publiait Les défibrillateurs, monographie soulignant la première rétrospective de son œuvre. Sa première rétrospective aux États-Unis, The Cadence of All Things, a quant à elle été présentée au Cameron Art Museum à Wilmington (Caroline du Nord) en 2013.

Diane Landry a obtenu la bourse de carrière Jean-Paul-Riopelle, offerte par le Conseil des arts et des lettres du Québec, en 2014, ainsi que l’une des prestigieuses bourses de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation à New York en 2015. Ses œuvres font partie de nombreuses collections. Elle est représentée par la Galerie Michel Guimont (Québec), la Carl Solway Gallery (Cincinnati, Ohio) et la VivianeArt Gallery (Calgary).

www.dianelandry.com

Jane Tingley
Plant(ipod)

2008

Installation

L’installation Plantes (iPod) explore la relation active entre les objets occupant l’espace de la galerie et le corps du spectateur. De nature avant tout sculpturale, l’installation comprend huit plantes et objets prothétiques de différentes formes et tailles placés ici et là dans la galerie. D’aspect organique, les objets contiennent des plantes d’intérieur encastrées dont les formes font référence à des arbres. Chaque objet sculptural comprend un caisson de graves encastré d’où s’élèvent des branches métalliques qui maintiennent deux petits haut-parleurs près de la partie feuillue de la plante, le tout fonctionnant comme une chaîne audio. Chaque objet contient des capteurs et des haut-parleurs, de sorte que les sons émis vers les plantes sont directement influencés par l’emplacement et la distance relative du spectateur. Lorsque l’installation est au repos, les plantes iPod font jouer des sons de respirations humaines. Au gré des déplacements du spectateur, les sons émanant des plantes les plus proches vont et viennent en se mêlant à des récitatifs en plusieurs langues. Chaque son est plutôt faible et le spectateur doit s’approcher pour écouter les narrations, ce qui réduit la distance entre les plantes et lui.

Cette œuvre constitue une exploration de la poétique présente dans la création de nouvelles relations entre la vie humaine et la vie végétale, et remet en question la pensée hiérarchique traditionnelle qui place la seconde au-dessous de la première. Cette installation évoque la possible émergence de technologies naturocentriques plutôt qu’anthropocentriques, et redonne son souffle vital au concept de forêt enchantée.

Détentrice d’une maîtrise de l’Université Concordia (2006), Jane Tingley utilise les nouveaux médias, la sculpture et l’installation dans sa pratique artistique afin d’explorer les idées touchant l’identité et l’expérience contemporaine. Elle est un des membres fondateurs du collectif Modern Nomads et a participé à plusieurs expositions et festivals au Canada, en Asie et en Europe. Elle faisait partie de l’exposition TransLife – International Triennial of New Media Art au National Art Museum of China de Beijing, a exposé à l’ambassade canadienne et à la galerie Le Déco à Tokyo ainsi qu’au Künstlerhaus de Vienne, et a participé au festival Break 2.3 à Ljubljana en Slovénie et au festival Elektra à Montréal, notamment. Elle a obtenu le prix Kenneth Finkelstein en sculpture, et a reçu le soutien du Conseil des arts du Manitoba, du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada.

http://janetingley.com/