Camille Larivée, May the love of your ancestors lihgt the way, 2020. Peinture acrylique et colle, 24 po. x 36po.

Tout l’amour qui nous habite – Réflexion sur le symposium Repenser nos futurs : art et collaboration

Camille Larivée

Tout au long des conversations que nous avons eues entre commissaires et travailleur.se.s culturel.le.s lors du Symposium de Molior 2021 –  Repenser nos futurs : art et collaboration, j’ai remarqué qu’une majorité des discussions se concentrait autour de la place accordée aux soins et à l’amour dans les pratiques de commissariat, principalement dans le monde numérique. Il m’a semblé clair que nous nous demandions comment amorcer ou continuer des traditions d’empathie et de douceur entre artistes et commissaires. Sans nécessairement nommer explicitement que nous devons plus que jamais changer les façons de réfléchir aux collaborations entre artistes et commissaires dans les milieux de l’art, espaces bien souvent enracinés dans la suprématie blanche et le capitalisme, j’ai senti que ces sentiments étaient au cœur des réflexions des participant.e.s. Je m’en suis réjouis. 

Alors que ce symposium focalise ses questionnements sur le futur du commissariat en art numérique, je me suis plutôt demandé : et si on se concentrait sur le(s) moment(s) présent(s) que nous passons ensemble ? Comment pouvons-nous décrire la joie et l’excitation de nous réunir entre visages familiers ou de rencontrer d’autres commissaires qui font partie du cercle élargi de nos relations ?   Et si c’était simplement à cela que nous aspirons tou.te.s dans ce milieu en crise ; un futur de relationnalité qui scintille dans la joie et l’amour irrévocables. Cela peut sembler utopique et simpliste, mais ce sont des outils de rébellion essentiels pour combattre la productivité et le sentiment d’urgence constant qui nourrit le milieu de l’art et qui affecte particulièrement les communautés BIPOC et 2SLGBTQIA+. Prendre soin de soi et des autres et être témoin des gestes de tendresse qui s’infiltrent dans les projets artistiques nous permettent de réimaginer nos connexions au-delà de l’univers numérique. C’est là que je vois le futur de nos relations.   La pandémie de la COVID-19 semble déjà lointaine pour un grand nombre d’institutions et d’organismes artistiques dans ce qu’on appelle le Canada. Un sentiment d’impuissance m’envahit face à l’absence de deuil et de repos qui me semble essentiel dans ce contexte pandémique. Il n’en demeure pas moins que la constellation des relations amorcées lors de ce symposium, oscillant entre réciprocité et sensibilité, me donne grand espoir.

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